Dans l’espace de 4 jours, plus de trente de nos compatriotes ont perdu la vie des suites d’accident de circulation sur l’axe Conakry – Dubréka. De nombreuses familles sont ainsi endeuillées fréquemment par ces accidents de la route et aucune mesure responsable n’est prise pour limiter ces dégâts matériels et humains. Pourtant la police routière, la gendarmerie, le syndicat des transporteurs toutes ces structures sont présentes sur le terrain mais, le mal est encore là. Comment peut-on expliquer la recrudescence des accidents mortels alors que des institutions de contrôle existent ?
Le seul responsable de tout cela est l’Etat qui est devenu laxiste, on ne sent pas son existence tant les délits et infractions sont légions dans le pays. Au jour d’aujourd’hui, la Guinée a besoin d’un Etat fort qui met en branle son appareil coercitif pour punir les délinquants de la route. On ne peut imputer qu’à l’Etat la grande partie de cette responsabilité car :
Les routes nationales se trouvent en grande partie dans un état désolant, on rencontre partout des cratères béants qui rendent difficile la circulation des véhicules. On se demande ce que fait le service fonds d’entretien routier pour ne pas voir la défectuosité des axes routiers du pays. Cet état de nos routes est devenu un véritable facteur stimulant des accidents de la route. Il faut que le Ministère des travaux publics reprenne du service, il doit à tout moment être capable de faire des constats pour pouvoir prendre très tôt des mesures idoines, par rapport à la défectuosité de nos routes. Les permis de conduire sont-ils délivrés dans les règles ? Quand on sait que la corruption sévit fortement dans notre appareil administratif, on comprend aisément pourquoi des enfants sans expérience sont de nos jours derrière les volants. Avant d’octroyer un permis, il faut assurer la formation civique des conducteurs. Ils doivent surtout savoir qu’ils sont responsables de la vie des passagers qu’ils transportent.
Les agents de la sécurité routière en poste font-ils réellement leur boulot ? On se demande vraiment car, au regard de ce qui sévit sur le terrain, le constat est honteux. Des policiers qui ne se gênent aucunement de rançonner les chauffeurs des véhicules de transport, qui se contentent d’ailleurs d’arnaquer les passagers n’ayant pas de carte d’identité. Alors que leur présence sur la route est de contrôler les attitudes et le comportement des usagers de cette route. L’excès de vitesse, la surcharge sont entre autres des faits à réprimer. Mais hélas, on se soucie plutôt à se faire les poches que de faire le travail pour lequel on est là. On réclame de l’argent aux chauffeurs de tous les véhicules sur nos axes routiers, les passagers etc. Où va cet argent amassé quotidiennement ?
Un Etat qui ne réprime pas n’est pas un Etat. Le seul mal de la gouvernance du Pr. Alpha CONDE est l’impunité. Les mesures coercitives ne sont pas appliquées, ce qui entraine une récidive des accidents chez les délinquants de la circulation. Cinquante mille francs et un sac de riz voilà ce que l’on paye à une victime de la route. Donc une telle mesure n’est pas du tout dissuasive, c’est pourquoi les chauffeurs se permettent tout dans le pays. Il faut une amende forte, un emprisonnement prolongé pour les chauffeurs qui assassinent les passagers, 5 à 10 ans de prison ferme. Recruter intensément des nouveaux policiers pour étoffer l’effectif des agents de la circulation routière. Veiller à la conduite de ceux qui sont déjà en service sur le terrain, en moralisant leur action et leur attitude.
Le syndicat des transports a également sa part de responsabilité dans la recrudescence des accidents de la route. Il existe dans toutes les gares routières du pays, la représentation d’un bureau du syndicat des transporteurs. Ils sont là tous les jours et participent activement aux mouvements des véhicules. Autrefois, c’est le syndicat qui chargeait les véhicules. Depuis un certain temps, ce travail n’est plus fait par lui, des chauffeurs débauchés se livrent à cela. Le syndicat doit en principe se préoccuper de la formation civique des chauffeurs afin qu’ils mesurent l’étendue de leur responsabilité derrière le volant.
Il serait important pour l’Etat de faciliter la création des compagnies privées de transport pour soulager les populations dans leur déplacement. L’exemple de la SOGETRAG a été édifiant pour notre pays. Avec cette compagnie, les passagers voyageaient librement sans aucune angoisse de surcharge ou de retard. Il faut les compagnies privées pour combler le déficit et mieux organiser ce secteur vital. Certainement avec le privé, les particuliers apprendront à mieux respecter les passagers.
Il faut que cette hécatombe s’arrête, assez de familles ont été endeuillées par notre négligence coupable. Ayons pitié de nos compatriotes car, quand on s’embarque dans un véhicule de transport, on veut rentrer vite sain et sauf à destination. Les chauffeurs doivent savoir qu’ils ne sont pas des assassins mais plutôt de bons conducteurs.
F. Condé pour ScoopGuinée
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