La circulation à Conakry est depuis toujours, un véritable souci, de pire calvaire pour les usagers qui passent des heures dans les bouchons avant d’arriver à destination. Cette routine est devenue encore compliquée en ce mois de Ramadan qui devrait être une période d’aisance pour les fidèles musulmans. Pour se rendre à temps au service, il faut être un lève-tôt malgré les gros risquent d’insécurité qui en découlent.
Cette situation qui demeure « incurable » dans le pays d’Alpha Condé, s’explique non seulement par l’incivisme des chauffeurs créant des embouteillages incessants, mais surtout par la démission de l’Etat dans son rôle de réguler le trafic routier pour le bonheur de sa population. A cela s’ajoute le mauvais état et l’insuffisance des routes qui pourraient s’expliquer par des constructions anarchiques dans la ville. Les officiels aggravent la situation et rendent insupportable le trafic routier en roulant toujours dans le sens interdit.
L’autre facteur qui rend la circulation difficile, est celle de l’envahissement des vendeurs entre les lignes de voitures et au niveau des grands carrefours. A titre d’exemple, jeter coup d’œil sur les ronds-points de km36, d’Enta, Bembéto, Cosa etc… Cela se passe de commentaire sous l’œil impuissant des administrateurs de la ville et agents de police routière trempés dans une corruption en plein air. Après avoir rançonné les chauffeurs de taxi et étalagistes, les fonds accaparés n’ont que l’unique destination, leurs poches au lieu du trésor public. Aucun contrôle, ni de sanction sévère n’en suive. L’on se demande même s’il existe un Etat en Guinée? Un laisser aller foulant au pied au pied les textes de loi, a fini par agenouiller la nation et asphyxier son socle de développement. Le pire des cas, est de voir les autorités sensées de garantir la loi dans le pays, mettre du désordre dans la circulation. Pour preuve, le Directeur National de la Police, Bangaly Kourouma à chaque matin, emprunte le sens interdit pour se rendre tard au service. L’heure est grave!
Il est à remarquer aussi le problème d’insalubrité caractérisé par l’existence d’immondices au bord des routes qui échappent à l’entretien des services des voiries. Cet état de fait occasionne un trafic infernal sur les tronçons pour les populations qui doivent vaquer à leurs occupations dans la ville le matin ou rentrer le soir pour se reposer. Entre les nids de poule et les tas d’ordures, des files interminables de voitures et de motos offrent un spectacle fastidieux.
Toutefois, chaque acteur doit jouer sa partition pour la libre circulation dans la ville. Surtout, l’Etat, l’autorité suprême, a le devoir de faire respecter le code de la route, à travers la police routière et les administrateurs de la ville même si ces usagers sont des officiels ou porteurs de tenue. Comme pour dire que nulle n’est au dessus de la loi.
Un reportage de Bah Ibrahima Soya pour ScoopGuinée
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