Les dirigeants du continent se retrouvent ce lundi à Addis-Abeba pour un sommet de transition. Alpha Condé, Alassane Ouattara ou encore Joseph Kabila sont là mais plusieurs poids lourds du continent sont absents.
Le défilé des berlines présidentielles devant les palaces d’Addis-Abeba a débuté dimanche 2 juillet au soir. Pendant deux jours, la capitale éthiopienne abritera le 29e sommet des chefs d’État et de gouvernement africains. Principal sujet à l’ordre du jour : la réforme de l’Union africaine (UA). Certaines des crises qui secouent le continent, notamment celles au Mali, au Soudan du Sud et en Libye seront également au cœur des discussions entre dirigeants africains.
Le président en exercice de l’UA, le Guinéen Alpha Condé, est arrivé à Addis-Abeba à la veille du sommet pour présider une série de réunions, dont une sur l’Initiative africaine pour les énergies renouvelables, un des mécanismes installés par la Conférence sur le Climat, la Cop 21, à Paris.
Dimanche, Denis Sassou-Nguesso (Congo-Brazzaville) a, quant a lui, dirigé une rencontre du Comité de haut niveau de l’UA pour la Libye. Fayez al-Sarraj, le chef du gouvernement libyen reconnu par la communauté internationale, avait fait le déplacement, ainsi qu’une partie des voisins du pays en crise.
Le G5 Sahel au grand complet
Alassane Ouattara a lui atterri dès samedi soir, en compagnie de son épouse, Dominique. Réunis en sommet hier dimanche, les présidents du G5 Sahel, Idriss Déby Itno (Tchad), Roch Marc Christian Kaboré (Burkina Faso), Ibrahim Boubacar Keïta (Mali) et Mahamadou Issoufou (Niger), devraient, quant à eux, arriver à l’aube ce lundi matin après un vol direct en provenance de Bamako.
Présent pour le sommet historique de janvier dernier marquant le retour du Maroc au sein de l’UA, Mohammed VI sera cette fois-ci représenté par son frère, le prince Moulay Rachid, qui prononcera un discours en son nom. Le souverain marocain a été chargé de présenter un rapport sur le thème de la migration, en liaison avec le sujet choisi pour cette 29è édition : « tirer pleinement parti du dividende démographique en investissant dans la jeunesse ».
Kagamé arrivé, présence de Kabila remarquée
Parmi les autres présidents présents, il y a le Rwandais, Paul Kagamé, initiateur du projet de réforme de l’Union africaine qui doit être un des thèmes majeurs de ce 29ème sommet. L’arrivée de Joseph Kabila, dimanche soir, a été particulièrement remarquée, le président de République Démocratique du Congo se déplaçant rarement pour les sommets du continent. Alors que plusieurs dignitaires de son régime, accusés de « graves violations des droits de l’homme », ont été récemment sanctionnés par l’Union européenne et les Etats-Unis, il vient demander le soutien politique de l’UA, selon son entourage. Les autorités congolaises ont dénoncé des sanctions « illégales » cherchant à « déstabiliser » le pays. Le Gabonais, Ali Bongo Odimba, et le Zimbabwéen, Robert Mugabé, sont également attendus.
Absence de poids lourds
Le plus grand absent à cette messe africaine sera certainement le Sud-Africain Jacob Zuma. La tenue du sommet a coïncidé avec une conférence cruciale du parti au pouvoir, l’ANC, en proie à des divisions internes. Il sera représenté par sa ministre des Affaires étrangères, Maite Nkoana Mashabane. Autre poids lourd du continent absent, Muhammadu Buhari. Depuis près d’un mois, le président nigérian est à Londres pour des raisons médicales. Yemi Osinbajo, son vice-président, le remplacera.
Manqueront aussi à l’appel le président sénégalais, Macky Sall, dont le pays se prépare à tenir des élections législatives le 30 juillet. Il se fera représenter par le ministre des Affaires étrangères et des Sénégalais de l’extérieur, Mankeur Ndiaye. Le président égyptien, Abdefettah al-Sissi, en raison de le visite officielle qu’il effectue actuellement en Hongrie, ne sera pas là non plus.
De même pour le Camerounais, Paul Biya, qui n’a pas foulé le parquet du centre de conférences de l’UA depuis une décennie, ainsi que pour le président algérien, Abdelaziz Bouteflika, affaibli par la maladie, et qui a dépêché à ce sommet son Premier ministre, Abdelmadjid Tebboune. L’Angolais Eduardo Dos Santos se fera représenté par son ministre de la Défense et successeur désigné, l’ancien général José Lourenço.
El Béchir ne vient pas, Pierre Nkurunziza non plus
L’absence du président soudanais, Omar El Béchir, est, en revanche, une surprise. Sous mandat d’arrêt de la CPI, le président aime habituellement défier la justice internationale en retrouvant ses pairs. Il se fera représenter par son numéro 2, Hassabo Mohamed Abdul-Rahman.
Pierre Nkurunziza, qui n’a plus quitté son pays depuis mai 2015, ne fera pas exception pour ce sommet d’Addis-Abeba. Son pays est plongé dans une grave crise depuis sa réélection, en 2015, pour une troisième mandat controversé. L’Union Africaine avait alors tenter de faire pression sur le président burundais et avait un temps envisagé l’envoi d’une force africaine, avant de se raviser.
JEUNEAFRIQUE
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