Les pays du G20 ont trouvé samedi 8 juillet un compromis sur le climat pour éviter une rupture définitive avec les Etats-Unis après leur sortie annoncée des accords de Paris, selon le communiqué final.
Leur communiqué final « prend acte » d’une part de la sortie des Etats-Unis de ces accords visant à lutter contre le réchauffement climatique, qui sont qualifiés d’ « irréversibles ».
Une manière d’isoler les Etats-Unis sur le sujet. « Je me réjouis beaucoup que tous les autres chefs d’Etat et de gouvernement » s’en tiennent aux accords de Paris, a déclaré à la presse la chancelière allemande Angela Merkel, hôte du sommet.
Dans le même temps, les Etats-Unis de Donald Trump obtiennent une concession.
La déclaration finale dit qu’ils « vont œuvrer pour travailler étroitement avec d’autres partenaires pour faciliter leur accès et leur utilisation plus propre et efficace des énergies fossiles, et les aider à déployer des énergies renouvelables et d’autres sources d’énergie propre ».
Ce passage instaure une situation inédite pour le G20 qui valide ainsi le fait qu’un de ses membres puisse suivre une politique individuelle à contre-courant de ses autres membres.
Emmanuel Macron annonce un sommet le 12 décembre
Emmanuel Macron a annoncé samedi la tenue le 12 décembre d’un sommet en France, qui portera notamment sur les questions de financement des mesures climatiques, deux ans après la conclusion de l’accord de Paris.
« Je veux ici vous annoncer que le 12 décembre prochain, deux ans après l’entrée en vigueur de l’accord de Paris, je réunirai donc un sommet afin de prendre de nouvelles actions pour le climat, notamment sur le plan du financement », a dit le chef de l’Etat français à l’issue du sommet.
Ce « sommet d’étape » permettra en particulier de mobiliser les financements privés et publics promis lors la conférence des Nations unies sur le climat qui a abouti à l’accord de Paris, a-t-il ajouté.
Il s’agira également « d’identifier les projets qui pourront ainsi être financés et qui manifesteront une avancée concrète » de cet engagement international pris par 195 Etats, « peut-être demain 194 », a-t-il ajouté. Il faisait allusion à la décision prise le 1er juin par le président américain Donald Trump de sortir de l’accord de Paris.
Il n’y a pas de « retour en arrière possible » sur les questions climatiques, a déclaré Emmanuel Macron, qui a exclu un « accord de Paris à la carte ».
Prié de dire s’il espérait convaincre le président américain lors de sa venue à Paris pour les cérémonies du 14 Juillet, il a répondu : « Je ne désespère jamais de convaincre, parce que je pense que c’est un devoir (…) et c’est un trait de caractère. »
■ La question du protectionnisme
Autre sujet de discorde mais sur lequel les dirigeants du G20 sont parvenus à un compromis : la question du protectionnisme. Après des heures de négociations, rapporte notre envoyée spéciale à Hambourg, Mounia Daoudi, où chaque mot a soigneusement été pesé, la déclaration finale condamne explicitement le protectionnisme mais donne parallèlement à un pays le « droit à se défendre ».
Le texte reconnaît le droit à l’usage « d’instruments de défense commerciale ». Une première dans l’histoire du G20 et une victoire pour l’administration Trump.
Mais les Etats-Unis ne sont pas les seuls à apprécier cette évolution sémantique. Plusieurs pays européens, au premier rang desquels la France, souhaitent pouvoir se défendre plus efficacement contre des pratiques de dumping face par exemple à la Chine.
Source : Rfi/Afrique
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