Les adeptes d’une fiscalité lourde plongent le pays dans une stagnation économique sans précédent. Face à un avenir complètement bouché avec des inquiétudes permanentes, une élite politique se construit autour d’un gouvernement dépensier au détriment des milliers de vies humaines.
La vie politique guinéenne est pleine d’ambiguïtés et de contradictions. C’est le monde d’affairisme et de business et non de patriotisme et d’objectivité.
Une classe politique obsolète avec des leaders moins fair-play et discourtois prend notre République en otage et enfarine sa jeunesse dans un vaste tourbillon de tous les risques. Avec ce gouvernement de canailles et sans âme dans sa conception théorique et maladroite d’un plan de relèvement économique ou de croissance, élabore des politiques suicidaires pour le peuple en grossissant le gâteau et s’offrir tout le privilège de le couper entre eux. La hausse des impôts, des réformes sans priorité, un train de vie de l’État exponentiel, le manque de résultats, la faible attractivité du secteur privé, la lourdeur administrative et son inaction, son inadéquation avec le programme économique en cours, le manque de transparence dans l’utilisation des ressources et le manque de culture de la redevabilité sont de nature à tuer toute croissance.
Ce gouvernement de tous des espoirs déçus, empoisonne notre atmosphère avec ses moultes politiques en contradiction avec l’objectif.
Le gouvernement dit de croissance économique, s’appuie sur une fausse théorie qui consiste à faire croire que toute réduction du déficit ne peut se faire sur le dos des populations et qu’il faut augmenter la dette publique extérieure pour faire face aux défis du temps. Et très malheureusement avec ces politiques économiques infructueuses, le peuple est à bout de souffle et le gouvernement est dépourvu de toute énergie et de nouvelles idées pour faire face aux impératifs de l’émergence.
Cependant, l’État est devenu adepte des circonstances et de réactions. Des réactions mal posées ou des solutions inappropriées face à des réclamations sociales en crescendo. Le pouvoir adopte une stratégie idéologique qui repose sur une mauvaise compréhension de la période que nous traversons. Il nous conduit
vers l’infantilisation du débat politique, dans l’exagération ou la diabolisation extrême qui le conduit inéluctablement vers la ruine et la perte de terrain. Car, c’est cette marche idéologique et de radicalisme arrogant du débat politique actuel qui nous empêche de trouver de nouvelles voies pour répondre aux défis du temps que nous affrontons tous en tant que nation ou peuple. C’est cette souffrance doctrinaire et partisane qui détourne le guinéen de l’essentiel. C’est l’une des conséquences d’un État cynique avec une opposition égocentrique.
Le problème de la Guinée est celui de l’individualité, de la mesquinerie, la lutte de positionnement et d’ego accompagné d’une réforme économique criminelle et paralysante. Le changement tant attendu est devenu une simple distraction suite à des réformes vides de contenu et qui donnent lieu à une forme de caricature progressiste.
Le guinéen qui vit avec au moins d’un dollar le jour, ne croit plus en cette classe politique et n’attend d’elle qu’un équilibre entre idéologie et réalisme. Le but essentiel de toute réforme est de ressentir ses conséquences avec des indicateurs plausibles et vrais. Ces néophytes ou apprentis-ministres de la nouvelle gestion axée sur les résultats se perdent dans leur propre jeu. Comment expliquer qu’à plusieurs années d’incessantes réformes, aucune politique d’évaluation n’est faite ? Et que dire des réformes qui sont antérieures à l’adoption du PNDES ? C’est une navigation hasardeuse et à tous les sens.
Dans un rapport totalement faux de la mission du FMI qui a séjourné dans notre pays, on indique que: « L’économie guinéenne a rebondi de l’impact négatif de l’épidémie d’Ebola et la croissance réelle est attendue à 6,7% d’ici à décembre 2017 ». Ce bon résultat a d’ailleurs impacté positivement le coût de la vie. L’inflation moyenne resterait modérée à 8,5 % jusqu’à la fin de l’année en cours. Le ridicule ne tue pas dans ce pays ! Parle-t-on de ma Guinée natale où les populations ont du mal à se trouver un seul repas par jour ? Ce n’est pas de cette Guinée de 1958, où les infrastructures sont dans un piteux état ?
Un gouvernement qui tâtonne dans tout et qui a du mal à jouer le rôle qui est le sien.
On nous gonfle des chiffres imaginaires tous les matins dans des rapports, mais, la réalité du terrain est tout autre. On se perd tout au long dans les chiffres et dans les innovations qui n’ont aucun impact sur les conditions de vie des populations.
C’est une triste réalité dans mon pays que d’être nostalgique des anciens. Il faut à tout prix démettre ce gouvernement budgétivore et improductif. Le gouvernement Youla symbolise la déception et la désolation. Le Président de la République qui investit tout son énergie dans la refondation nationale, est, dans la nécessité urgente de former une nouvelle équipe à la hauteur de ses ambitions. Mais Youla et son ‘’club de toto’’ doivent partir et dans l’immédiat !
Wassalam !
Par Habib Marouane Camara
Journaliste
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