Il était venu « servir et non se servir ». Avec le sentiment du devoir accompli, il a démissionné après six années au pouvoir. Ce qu’aucun de ses prédécesseurs n’avait jamais fait.
Hailemariam Desalegn goûte à une retraite bien méritée. En démissionnant de son poste de Premier ministre en février et après six années passés au pouvoir, dont trois face à une vigoureuse contestation, il est devenu le premier dirigeant éthiopien à quitter la tête du pays volontairement. Ce faisant, il a permis une révolution doublée d’une autre : l’arrivée au pouvoir d’un Oromo, groupe majoritaire mais historiquement marginalisé, en la personne d’Abiy Ahmed.
Convaincu que l’Éthiopie est désormais sur la bonne voie, Hailemariam Desalegn ne regrette pas son choix. Il faudra, dit-il, bien plus qu’un attentat à la grenade, tel que celui qui a visé le rassemblement géant de Meskel Square, le 24 juin, pour faire dérailler le processus. Il s’est confié à Jeune Afrique en marge du sommet de l’Union africaine de Nouakchott, où il était l’invité spécial du président de la Commission, Moussa Faki Mahamat. À 52 ans, il figure déjà parmi les sages du continent.
JA
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