Après une carrière de 20 ans et des passages mémorables à Marseille, Chelsea et en sélection, Didier Drogba a décidé de raccrocher les crampons.
Il a achevé sa carrière dans un certain anonymat, du côté du Phoenix Rising FC en seconde division américaine, mais toujours avec la même envie de jouer et surtout de faire trembler les filets. Lancé en professionnel en France au Mans en 1998, Didier Drogba a marqué à sa manière son époque à travers son année formidable à l’OM, ses nombreux succès à Chelsea mais aussi son empreinte sur la sélection ivoirienne. Dans la nuit de mercredi à jeudi, l’attaquant de 40 ans a décidé de clore un long et palpitant chapitre de sa vie.
Résumer la carrière professionnelle de Didier Drogba en seulement quelques paragraphes serait long et fastidieux, néanmoins le joueur a su captiver les supporters, les observateurs et ses entraîneurs par de nombreuses qualités, évidemment sportives mais aussi humaines. Au niveau du palmarès, le buteur ivoirien peut se vanter d’avoir été au sommet lors de ses années anglaises : 4 Premier League, 4 FA Cup et une Ligue des champions avec Chelsea. Cependant le bât blesse légèrement quand on évoque son parcours avec la Cote d’Ivoire.
Deux échecs en finale de la CAN : une malédiction en sélection
S’il est le meilleur buteur de l’histoire des ‘Éléphants’ avec 65 réalisations entre 2002 et 2014, Drogba n’est jamais parvenu à remporter le moindre trophée avec sa sélection. Il y a eu pourtant deux finales en Coupe d’Afrique des Nations, en 2006 et 2012, avec à chaque fois des échecs aux tirs au but, respectivement contre l’Égypte puis la Zambie. En Coupe du monde, l’attaquant a échoué à trois reprises en phase de groupes (2006, 2010, 2014), ne parvenant pas à offrir à son pays le premier huitième de finale de son histoire.
Cependant, il faut bien prendre conscience que Didier Drogba a été l’un des acteurs majeurs avec Yaya Touré de l’émergence au plus haut niveau international de la Cote d’Ivoire en ce début de XXIe siècle. Grâce à cette belle génération portée par celui qui fut désigné capitaine à partir de 2012, les résultats ont enfin été probants une année après sa retraite en sélection. L’équipe dirigée par Hervé Renard remportait la CAN 2015 en Guinée Équatoriale et Drogba n’était pas étranger à ce triomphe. Avec les frères Touré, les frères Kalou ou encore Didier Zokora, Gervinho, Arthur Boka et Boubacar Barry Copa, les Ivoiriens sont devenus fiers de cette sélection.
Sur le plan des statistiques, l’attaquant formé dans la Sarthe devance Samuel Eto’o, l’un de ses plus grands rivaux malgré une complicité entre les deux hommes hors des terrains, avec plus de réalisations tout en ayant moins de sélections. En club, le Lion Indomptable qui joue toujours, du côté du Qatar, a remporté plus de Ligues des champions que son aîné avec trois C1 remportées du côté de Barcelone et de l’Inter Milan.
Cet aspect négatif contraste avec les succès continentaux d’autres illustres attaquants du football africain, dont Roger Milla et Samuel Eto’o, qui ont tous les deux gagner deux Coupes d’Afrique des Nations. Ce point est un argument de poids pour ne pas ranger l’attaquant passé aussi par Galatasaray, la Juventus ou encore Guingamp tout en haut par rapport aux buteurs camerounais ou d’autres joueurs mythiques comme Abedi Pelé, Rabah Madjer ou encore Essam El Hadary.
« Quand je parle, tout le monde écoute »
Après avoir tant donné au football et à son pays, Didier Drogba va découvrir une nouvelle vie pleine de promesses mais aussi d’incertitudes. Néanmoins, une reconversion à la George Weah, devenu président du Liberia en janvier dernier, n’est pas une option privilégiée par le natif d’Abidjan, comme il le déclarait en 2013 : « Pour être honnête, la place que j’occupe actuellement me convient. Je n’ai pas d’opinions politiques. Je peux dire ce que je veux, je suis libre. Actuellement, ma situation est idéale, parce que quand je parle, tout le monde écoute. Si je m’engageais en politique, seule la moitié du pays serait réceptive à ce que je dis. Suis-je plus puissant en l’état actuel des choses? Peut-être. » Une parole qui compte dans un pays désormais orphelin de son idole, apprécié unanimement à Abidjan et ailleurs.
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