On ne finira jamais de pleurer Kerfala Kanté ‘’Sankaran könö’’. Sans exagération, il a été le meilleur de sa génération. Ce chantre hors pair a prouvé par son talent que la musique est avant tout un vecteur d’éducation et un moyen de divertissement.
Jamais il n’a repris une chanson. Il avait une inspiration féconde. Ses chansons dont lui seul avait le secret donnaient à réfléchir et à méditer. Les messages véhiculés par ses chansons sont riches d’enseignement sur la morale, l’humilité et la grandeur humaine. Il a su magnifier la solidarité, la fraternité et la paix. Il a été un grand patriote, son amour pour son pays était incommensurable. Ses chansons lyriques, épiques ou sentimentales avaient ce cachet particulier du musicien pétri des véritables valeurs traditionnelles.
Son accent était réellement celui du Sankaran, ce Sankaran qu’il a chanté et qu’il a fait connaitre sur le plan national et international. Quand Kerfala Kanté chante, le mandingue s’assoit pour réfléchir. On se plait à l’écouter qu’à danser ses chansons. Il entre aujourd’hui dans la lignée des grands artistes du peuple dont les œuvres ont transcendé le temps pour continuer à faire la fierté culturelle de notre chère Guinée.
Il vient s’ajouter aux autres que sont : Aboubacar Demba Camara, Sory Kandia Kouyaté, Bakary Sissoko, Manfila Kanté, immortalisés par leurs œuvres.
Dans la mort du loup, Alfred de Vigny écrit :
- A voir ce que nous fûmes sur terre et ce que nous laissons après nous, seul le silence est grand, tout le reste est faiblesse…
C’est très tôt de pleurer cet artiste émérite, le moment viendra où l’on sentira réellement son absence car, aucune voix ne pourra le remplacer. Il est né grand, il a vécu grand et il est mort grand. Nos condoléances pour les populations de Koumandikoura, son village natal, pour sa famille et pour tout le peuple de Guinée.
Oh ! Dieu, Sankaran Könö s’est tu pour toujours, sa voix si douce et si pénétrante ne retentira plus dans nos oreilles. La puissance de la technique nous restituera certes ses œuvres mais, la machine ne pourra jamais égaler l’homme.
Que l’âme de l’illustre disparu repose en paix.
Que le Tout-Puissant lui accorde son paradis éternel.
Famany Condé pour Scoop Guinée
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