Le Premier ministre, Ibrahima Kassory Fofana a procédé ce jeudi 21 novembre 2019, au lancement officiel les activités de l’Agence nationale d’inclusion économique et sociale (ANIES) à Tougué, dans la région administrative de Labé. Une occasion pour le chef du gouvernement d’annoncer que cette agence touchera jusqu’à 400 000 personnes dont chacune d’elles, au terme de la phase d’identification, touchera à la fin de chaque mois, une somme de 250 000 GNF sous forme de transfert monétaire. Une manière d’appuyer les personnes démunies à se soustraire de la pauvreté à travers la réalisation d’activités génératrices de revenus.
D’abord à l’entame de ses propos, Ibrahima Kassory Fofana a fait remarquer que, sa présence à dans la préfecture de Tougué, c’est pour délivrer un message d’espoir, de responsabilité, mais aussi de vertu.
«Dans ma déclaration de politique générale, le 27 juin 2018 devant l’Assemblée nationale, je prenais un engagement fort, qui à l’époque, a pu apparaitre illusoire devant certains. Je m’engageais, en effet, devant les élus de la nation et le peuple de Guinée tout entier, à faire du partage de la prospérité, la clé de voûte de l’action économique gouvernementale. Cet engagement, pourtant, découle d’une rationalité économique et sociale difficilement contestable », a-t-il rappelé.
Le Premier ministre notera aussi que: « Malgré nos performances économiques sur la période récente et la robustesse de notre croissance, les conditions de vie de nos populations demeurent difficiles. Le dynamisme économique de notre pays ne semble pas avoir permis des avancées notables en termes de réduction de la pauvreté et des inégalités, qui se sont aggravées, avec 60% de nos concitoyens vivant en situation de pauvreté. Dans les zones rurales, il s’agit même de 65% de la population. Nos enfants sont mal nourris ; ils grandissent mal et ont une durée de scolarisation plus faible par rapport aux pays voisins ; les programmes d’aide aux plus vulnérables et de lutte contre l’exclusion sociale restent modestes dans notre pays.
Cette situation, pourtant, est en décalage par rapport aux richesses naturelles dont est dotée la Guinée ».
Dans cette politique de lutte contre la pauvreté, M. Fofana dégage les raisons de la création d’ANIES : « Cette agence est une innovation guinéenne ; c’est aussi une première en Afrique de l’Ouest, car elle n’a pas d’équivalent. Elle contribuera fortement à la réduction de la pauvreté en Guinée et constituera un vecteur puissant de redistribution des fruits de la prospérité économique. Parce que, la pauvreté a atteint des niveaux insupportables en Guinée, nous avons, avec l’ANIES, des objectifs ambitieux. A sa création en janvier 2019, l’objectif de l’ANIES était de consacrer l’équivalent de 2% de PIB, c’est-à-dire de la richesse nationale, à la réduction de la pauvreté dans notre pays. A date, cet objectif a été atteint. Nous avons mobilisé plus de 179 millions de dollars américains, soit plus de 2,8% du PIB de la Guinée. Avec le lancement de cette agence, le l nouvel objectif du gouvernement est d’atteindre 4 % de PIB d’ici 2025, que nous comptons orienter vers les 40 % les plus pauvres de la population guinéenne, soit environ six (6) millions de Guinéens ».
Enfin, il soulignera que : « Cette expérimentation porte sur un échantillon de 400 000 personnes dans les préfectures que je viens de citer. Chaque ménage éligible percevra environ 250 000 GNF par mois, pour l’aider à atténuer les effets de la pauvreté. Pendant ces six (6) mois d’expérimentation, l’ANIES proposera également aux jeunes et adultes valides de prendre part à des travaux à haute intensité de main d’œuvre contre une rémunération journalière de 35 000 GNF ».
Mohamed Y
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