Le président de la Banque africaine de développement, Akinwumi Adesina, a déclaré, le 22 avril, lors d’un webinaire organisé par le Corporate Council on Africa (CCA), qu’une accélération de l’effort global en faveur de la santé et de l’économie était nécessaire pour surmonter la pandémie de Covid-19 en Afrique.
Le président Adesina a exhorté les représentants de l’administration publique et les dirigeants d’entreprises aux États-Unis et en Afrique à nouer de nouveaux partenariats durables qui survivront à l’épidémie actuelle. « Rien qu’un seul décès est un décès de trop (…) Notre humanité collective est menacée » par cette pandémie, a-t-il prévenu lors de cette visioconférence du CCA. Le Corporate Council on Africa est une association d’hommes d’affaires américains de premier plan, qui promeut la collaboration inter-entreprises et les investissements entre les États-Unis et le continent africain.
« Rien qu’un seul décès est un décès de trop (…) Notre humanité collective est menacée. »
Akinwumi Adesina a appelé les participants à être les gardiens de l’humanité, affirmant qu’il était impératif de prendre en considération les inégalités mondiales sous-jacentes et leurs effets, en particulier sur les pays pauvres. Il a également exhorté les institutions multilatérales à conjuguer et intensifier leurs efforts sur l’endettement de l’Afrique et à travailler avec les agences de notation.
« La crise a considérablement affecté les activités économiques de nombreux secteurs, notamment le tourisme, les transports et les marchandises. »
Fin mars à la Bourse de Londres, la Banque a levé un montant exceptionnel de trois milliards de dollars pour « Combattre le Covid-19 » à travers le plus important emprunt obligataire social contracté en dollars américains sur les marchés de capitaux. La Banque a également mis en place une Facilité de réponse rapide au COVID-19 de 10 milliards de dollars pour aider les gouvernements et les entreprises africains. Le dispositif de réponse de la Banque comprend 5,5 milliards de dollars destinés aux gouvernements africains, 3,1 milliards de dollars pour les pays qui relèvent du Fonds de développement africain, le guichet concessionnel de la Banque et 1,4 milliard de dollars pour le secteur privé.
Évoquant les systèmes de santé en Afrique, le président Adesina a indiqué que le continent doit plus que doubler ses dépenses dans ce secteur. Il a souligné la pénurie d’installations et d’entreprises pharmaceutiques sur le continent et les possibilités de développement et d’investissement qu’elles offrent. S’il existe 7 000 fabricants de produits pharmaceutiques en Chine et 11 000 en Inde, l’Afrique n’en compte que 375 alors que sa population représente environ la moitié de la population totale de ces deux géants asiatiques, a-t-il relevé.
La présidente et directrice exécutive du Corporate Council on Africa, Florie Lister, a salué la Banque africaine de développement pour son leadership dynamique dans la lutte contre la crise en Afrique. « La pandémie de Covid-19 menace de réduire à néant la croissance et les gains économiques sans précédent de l’Afrique au cours de la dernière décennie », s’est-elle inquiétée.
Peter Sullivan, représentant de la Citi Bank, modérateur du webinaire, a relevé que l’impact de la pandémie était sans précédent sur la santé, la société, l’économie et les finances au niveau mondial. « La crise a considérablement affecté les activités économiques de nombreux secteurs, notamment le tourisme, les transports et les marchandises », a-t-il insisté.
Si les taux d’infection du Covid-19 en Afrique sont relativement faibles en comparaison au reste du monde, un sentiment d’urgence croissant se manifeste au regard de l’absence aiguë d’infrastructures de santé sur le continent. Le président Adesina a ainsi lancé un appel en faveur de partenariats urgents, nouveaux et résilients afin de ne laisser personne de côté.
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