Accusé d’avoir versé des pots de vin aux autorités guinéennes pour évincer Rio Tinto et faire octroyer à son groupe, BSGR, des droits miniers dans la région du Simandou, le milliardaire franco-israélien comparaîtra le 11 janvier devant le tribunal correctionnel de Genève.
10 millions de dollars (8,2 millions d’euros) : c’est le montant des pots de vins qui auraient été versés via des comptes suisses de hauts responsables guinéens par le diamantaire et milliardaire franco-israélien Beny Steinmetz entre 2005 et 2010.
But de la manœuvre : convaincre le président guinéen de l’époque, Lansana Conté, d’évincer le groupe anglo-australien Rio Tinto du méga-gisement de fer du Simandou au profit du groupe du magnat franco-israélien, Beny Steinmetz Group Resources (BSGR).
Cette affaire, sur laquelle se penchera le tribunal correctionnel de Genève à compter du 11 janvier, est la conclusion de six ans de procédure, au terme de laquelle le parquet genevois a retenu, en août 2019, les infractions de « corruption d’agents publics étrangers et de faux dans les titres dans le contexte de l’attribution de licences minières en République de Guinée », à l’encontre de Beny Steinmetz et de deux autres prévenus, dont le Français Frédéric Cilins, condamné à de la prison ferme aux États-Unis en 2014 dans ce dossier.
Deux à dix ans d’emprisonnement encourus
Âgé de 64 ans, le milliardaire franco-israélien sera présent lors du procès. « Nous plaiderons (son) innocence », annonce son avocat, Marc Bonnant.
La quatrième épouse du défunt président, Mamadie Touré, doit également être entendue comme témoin le 13 janvier. « C’est le personnage clé dans cette affaire mais il est peu probable que Mamadie Touré assiste en personne au procès. Elle vit aujourd’hui aux États-Unis, où elle bénéficie d’un statut de témoin protégé », explique la porte-parole de l’ONG suisse Public Eye, Géraldine Viret, qui en 2013 avait publié un organigramme très complexe du groupe de Beny Steinmetz.
Avec J.A
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