Le procès en appel d’Ousmane ‘’Gnelloy‘’, le militant de l’ex-parti au pouvoir, le RPG-ARC-En-CIEL, qui se faisait appeler « ministre de la Défense » d’Alpha Condé sur Facebook s’est ouvert jeudi à Conakry. Les premiers débats, essentiellement d’ordre procédural, n’ont duré qu’un peu plus d’une heure avant que l’affaire ne soit renvoyée à huitaine, faute de temps. Retour sur une première journée qui débuté plus tard que prévu.
Ousmane ‘’Gnelloy’’ Diallo, 28 ans, père de deux filles
« C’est une star… », en est convaincue Fatou ‘’Gnelloy‘’ Diallo à propos de son jeune frère qui a drainé du monde, ce jeudi 7 octobre, à la Cour d’appel de Conakry. Elle était là depuis 9 heures. Tout comme bon nombre de ceux qui n’ont pas voulu rater l’audience. Parmi eux, des proches de Gnelloy et surtout beaucoup de ceux qui lui en veulent. Mais ce n’est qu’à 16 h 33’ que le prévenu sera appelé à la barre.
A l’entame, le juge Mangadouba Sow demande au prévenu de se présenter. Ousmane Gnelloy ne parle pas à haute voix, mais on retiendra quand même qu’il est âgé de 28 ans et père de deux filles.
Du sensationnel et du populisme
Le prévenu ayant décliné son identité et après une lecture laborieuse (par une des conseillères du président de l’audience) de l’affaire mise en délibérée, les choses sérieuses ont commencé avec Me Santiba Kouyaté, l’un des huit avocats d’Ousmane Gnelloy.
Sur les motifs de son appel, Me Kouyaté dira que le jugement du tribunal de première instance Dixinn condamna son client est un mal jugé. « L’essentiel de sa motivation (du juge Charles Wright qui avait rendu la décision) c’est du sensationnel et du populisme », dira l’avocat qui estime que ce jugement est intervenu en violation des dispositions de l’alinéa 1 de l’article préliminaire du Code de procédure pénale.
Se livrant à une véritable plaidoirie avant l’heure, Me Kouyaté dira que son client n’a jamais été régulièrement cité à comparaître. Par conséquent, estime-t-il, le mandat d’arrêt qui l’a amené en prison est irrégulier. Les avocats de Gnelloy ont aussi déploré une mauvaise application de l’article 282 du Code pénal et par ricochet une mauvaise application de l’article 53 du même code.
Les avocats de la défense ont alors sollicité que la Cour ordonne main levée du mandat d’arrêt contre Ousmane Gnelloy. Ils ont par la suite sollicité que la Cour ordonne sa mise en liberté en attendant la suite du jugement.
Gnelloy retourne en prison
La Cour ne répondra pas à cette demande de mise en liberté. Devant se prononcer sur la question, le procureur a préféré donner sa position lors de la prochaine audience. Quant à l’avocat de la partie civile, Me Pépé Antoine Lama, il a indiqué qu’il ne se prononcera qu’à la suite du procureur. Peu avant, l’avocat de Kadiatou Biro Diallo s’est opposé à l’appel estimant qu’il émane d’un avocat qui s’est constitué antérieurement à la condamnation de Gnelloy et que cette constitution ne saurait rétroagir. Sur la question, le ministère public n’était pas d’avis avec lui. Celui-ci a rappelé que l’avocat peut être constitué à toute période de la procédure. « Je comprends [la position de l’avocat de la partie civile] et c’est de bonne guerre », dira le procureur.
Une fois l’audience levée, une grande partie de la foule a exprimé sa joie de voir Ousmane Gnelloy retourner en prison. « Gnelloy, en prison ! », « Gnelloy, en prison ! », « Gnelloy, en prison ! »… a longtemps clamé la foule. « Je suis militant de l’UFDG, Ousmane Gnelloy nous a insultés, alors il mérite de retourner en prison », a clamé un militant de l’UFDG dans la foule. Tous ont donc voulu voir Ousmane Gnelloy rentrer dans le fourgon cellulaire pour son retour en prison. Pour sa sécurité, Ousmane Gnelloy sera tardivement sorti de la salle d’audience et sous haute escorte jusqu’au fourgon. Ce qui ne l’empêcha pas de lever les poings pour narguer ses ennemis.
Avec guineenews.org
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