L’échiquier politique de la Guinée est composé de plus de 100 partis politiques dont l’Union pour le Changement de Guinée, (UCG). A sa tête Idrissa Cherif, ce parti a vu jour en 2012 juste deux ans après le premier mandat du Pr Alpha Condé. Son président est un homme politique endurci très bien connu aussi bien sur le plan national qu’international.
Dans cette interview exclusive, nous vous proposons l’essentiel de ce que pense le Président Idrissa Chérif de la transition en cours dans son pays.
scoopguinee.com:
Quelle est votre position par rapport à la transition menée par la junte du Colonel Mamady Doumbouya ?
Idrissa Chérif : Ma position a toujours été claire, parce que j’ai été l’une des premières personnes à avoir soutenu
le coup d’État. Et je ne suis pas arrêté là car j’ai même pu joindre le Colonel au téléphone pour lui dire de croire
en son coup de force, de ne pas abandonner et surtout de respecter ce pourquoi il l’a fait. Donc de ne pas se laisser distraire par quoi que ce soit.
Je pense notamment que je suis dans sa dynamique parce qu’il fallait vraiment que ça change. D’autant plus que quand vous vous arrivez au pouvoir à un certain moment, même si vous changez la constitution il faut aussi accepter de changer le train de vie des populations. Mais vous ne pouvez pas changer la constitution pour se maintenir dans la même logique de fatiguer le peuple. Chose
pour laquelle je ne comprends pas d’ailleurs pourquoi il fallait changer la constitution.
Quelle est votre stratégie en cette période critique de la politique guinéenne pour conquérir les parties de l’ex opposition afin que votre
coalition soit imposante lors de la prochaine présidentielle ?
«Je pense qu’il faut d’abord tourner la page Alpha. Il faut que les Guinéens se donnent la main et parler beaucoup
plus de paix, d’amour. Pour ça il faut se dire que même si divorce idéologique existe, il faut que nous croyons à nos aspirations et opter pour une idéologie qui puisse sortir notre pays de l’ornière et d’avancer d’une autre manière. Nous devons aussi faire en sorte que la prochaine constitution soit plombée et non manipulable pour permettre à ceux qui seront désignés dans les futurs gouvernements sachent pourquoi ils le sont et qu’ils acceptent humblement de quitter à la fin de leur mandat».
Compte tenu de votre familiarisation avec la gestion des transitions parce qu’il faut le rappeler vous avez fait parti du gouvernement du CNDD en tant que Ministre de la Communication et en même temps conseiller spécial du Capitaine Moussa Dadis Camara, que pensez vous du temps qu’est en train de prendre la composition du gouvernement du CNRD à plus de deux semaines de la nomination de son Premier Ministre ?
«Il faut savoir que la norme voudrait que les choses aillent de manière chronologique. C’est pourquoi il ne faudrait pas être plus pressé que la
musique. A l’heure actuelle je pense qu’ils sont en phase de mettre en place les différentes structures acolytes et
que le gouvernement lui aussi ne tardera pas à être placé. C’est le moment de mentionner que la mise en place d’un gouvernement nécessite une large consultation qui permette de choisir les cadres méritants les postes qu’ils faut parce que nous sommes en période de transition donc c’est un gouvernement de mission qu’il nous faut».
Monsieur Chérif, il y’a des
spéculations qui tournent autour de l’authenticité de votre nationalité gui
néenne, vu que vous passez assez de temps du côté de la Côte d’Ivoire où vous gérez pratiquement vos bu
siness, qu’avez-vous à répondre ?
«C’est vrai que je suis né à Abidjan où j’ai presque tout fais mais la Guinée est mon pays d’origine, le pays de mes parents et de mes ancêtres. J’ai d’abord eue la nationalité guinéenne bien avant celle ivoirienne. Et y’a autre chose que les gens ignorent c’est que j’ai même étudié ici à Conakry en faisant mes études secondaires au lycée Coléyah donc je suis et je le réitère que je suis Guinéen»,
a-t-il précisé.
Propos recueillis par
Amadou Bayo Kanté pour
scoopguinnee.com
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