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Liberté de presse en Guinée : RSF recueille des avis et fait des recommandations à la junte

Venus pour un séjour de deux jours en Guinée dans le but de s’enquérir des dernières avancées enregistrées en termes de liberté d’expression et de la sécurité des journalistes guinéens pendant cette transition militaire. Deux responsables du bureau Afrique de Reporters Sans Frontières en collaboration avec l’Alliance des Médias pour les Droits Humains (AMDH) ont tenu une conférence de presse ce mardi 26 octobre 2021.

Durant cette visite de travail, ils ont eu a recueillir plusieurs avis et témoignages des associations de presse. Reporters Sans Frontières a tenu à formuler 10 recommandations à la junte militaire dans le but de garantir la liberté de la presse.

Ci-dessous, ces 10 recommandations :

Le président de la République et le gouvernement de transition affirment le caractère fondamental de la liberté, de l’indépendance et du pluralisme du journalisme pour la vie démocratique et la société guinéenne.

Les autorités respectent le droit pour les journalistes des médias publics comme privés d’accéder librement aux informations et événements d’intérêt national.

Les autorités guinéennes s’engagent à respecter la loi sur la liberté de la presse de 2010 mettant fin aux peines privatives de liberté pour les délits de presse en Guinée, et à cesser dans le même temps les arrestations et emprisonnements arbitraires de journalistes pour des délits de presse.

Le président de la République s’engage à promulguer dans les plus brefs délais la loi sur l’accès à l’information adoptée en 2010.

Le gouvernement garantit un environnement ouvert, libre et sûr aux journalistes. Les forces de l’ordre veilleront à préserver la sécurité des journalistes pendant les manifestations et à ne pas recourir aux confiscations de matériels.

Le gouvernement s’engage à poursuivre les auteurs d’exactions commises à l’encontre des journalistes pour mettre fin à un climat d’impunité délétère pour la liberté d’information.

La Haute Autorité de la Communication (HAC) garantit, comme la loi I’indique, le respect de « la pluralité, de l’expression des courants de pensée et d’opinion » dans les médias en assurant un « rôle de soutien et de médiation en vue d’éviter le contrôle abusif des médias par le gouvernement ».

Elle veillera à respecter la liberté et l’indépendance des radios et télévisions en s’abstenant de toutes décisions non fondées en fait et en droit.

L’indépendance de la HAC vis-à-vis du pouvoir exécutif devra être renforcée, en modifiant, par exemple, le mode de nomination de ses membres, en y intégrant plus de professionnels issus des médias indépendants, et en évitant un pouvoir de nomination accru des membres de la part du chef de l’Etat.

Le gouvernement crée un fonds de soutien financier distribué de manière transparente, équitable et impartiale aux entreprises de presse afin qu’elles puissent poursuivre leur activité et faire face aux conséquences économiques de la pandémie de Covid-19 sur le secteur.

Le gouvernement s’engage à développer et améliorer la formation, en particulier la formation continue, pour répondre aux besoins des journalistes et favoriser la production d’une information indépendante de qualité.

Mohamed Sacko

 

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