L’instruction judiciaire du dossier relatif à ces événements a été initiée en février 2010 par un pool de trois juges qui avait permis d’entendre plus de 400 victimes. L’enquête a été close en 2017, avec l’inculpation de treize personnes dont douze attendues sur le banc des accusés lors de ce procès tant entendus.
En haut de cette liste, il faut commencer par celui qui était à l’époque des faits à la tête de la Guinée. Le capitaine Moussa Dadis Camara. Il s’est emparé du Pouvoir en décembre 2008, à la mort du Général Lansana Conté, avec un groupe d’officiers de l’armée. Il a été inculpé en 2015.
Le Commandant Aboubakar Sidiki Diakité, alias Toumba, ex aide de camp de Moussa Dadis Camara. Le 03 décembre 2009, il avait ouvert le feu sur M. Camara, précipitant la chute de ce dernier, contraint à un exil forcé de onze années durant. Après des années de cavale, il a été rattrapé à Dakar, (Sénégal) puis extradé vers la Guinée. Il est détenu depuis mars 2017, à la maison centrale.
Le Colonel Moussa Tiégboro Camara, gendarme, mis en cause par le rapport de la commission d’enquête internationale des Nations unies. Au moment des faits, il était ministre chargé de la lutte contre la drogue et le grand banditisme. Malgré son statut d’inculpé (depuis 2012), il a longtemps bénéficié de la confiance d’Alpha Condé qui l’a nommé Secrétaire Général à la Présidence en charge des services spéciaux. Il a été limogé après la chute d’Alpha Condé. Début septembre, il a été empêché de sortir du territoire national. Motif invoqué, un contrôle judiciaire en vigueur depuis son inculpation.
Le Colonel Abdoulaye Cherif Diaby. Au moment des faits, il était ministre de la Santé et de l’hygiène publique. Inculpé 2012, le cas de cet officier est emblématique. Médecin militaire de son état, il aurait empêché nombreuses victimes qui affluaient vers l’hôpital Donka, d’être pris en charge par les médecins.
Le lieutenant-colonel Moussa Keita, gendarme. Il est connu à travers une phrase devenue tristement célèbre : « Dadis ou la mort ». C’était une figure importante de la junte. Lors des faits, il était secrétaire permanent du CNDD.
Le Colonel Claude Pivi, alias Coplan. En 2009, il était chargé de la sécurité présidentielle. A l’arrivée d’Alpha Condé au Pouvoir, il avait occupé un poste similaire avec rang de ministre, avant de tomber en « disgrâce » quelques mois plus tard.
Feu, le Général Mamadouba Toto Camara, ex numéro 2 du CNDD (comité national pour la démocratie et le développement). Il est décédé en août 2021, éteignant l’action publique contre lui.
Les autres inculpés sont moins connus du grand public. Il s’agit du lieutenant-colonel Blaise Guemou, gendarme, Ibrahima Camara alias Kalonzo, gendarme, le Lieutenant Marcel Guilavogui, militaire de l’armée de terre, neveu de Dadis Camara, détenu à la maison centrale de Conakry depuis 2010, l’Adjudant Cécé Raphaël Haba, lui aussi détenu depuis 2010, Alpha Amadou Balde, gendarme brillant informaticien, lui aussi en détention, Paul Mansa Guilavogui.
À rappeler que le capitaine Moussa Dadis Camara est rentré à Conakry au petit matin du dimanche 25 septembre en provenance de Ouagadougou selon des informations, il est attendu devant le procureur du tribunal de Dixinn, délocalisé dans l’enceinte de la cour d’appel de Conakry. Dadis Camara ne sera pas seul. Les quatre autres accusés militaires en liberté seront aussi présents au greffe du tribunal délocalisé de Dixinn. Il s’agit du Général Abdoulaye Cherif Diaby, les Colonels Claude Pivi, Moussa Tiégboro Camara et Blaise Goumou.
Avec actuguinee
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