Enfin la bonne nouvelle pour la démocratie sénégalaise, le Président Macky Sall désiste pour le troisième mandat. On se demande si c’est par respect des principes démocratiques ou par peur de la rue devenue trop menaçante ces derniers moments. L’arène du combat politique est cruelle, tous les coups sont permis pour écarter les potentiels adversaires. On se souvient des émeutes qui ont éclaté suite à la comparution et à la condamnation de l’opposant Ousmane Sonko. En vérité lui seul empêche le Président Macky Sall de dormir mais, avec l’appui de la justice, cette peur est désormais vaincue. Pour de nombreux observateurs de la vie politique sénégalaise ce désistement est consécutif au fait que la condamnation de Ousmane Sonko lui retire le droit de la candidature à la magistrature suprême.
Si Macky Sall avait très tôt préciser sa position, il aurait évité au Sénégal ces pertes en vies humaines et les dégâts matériels. Dans tous les cas l’histoire retiendra que c’est avec lui que les sénégalais ont connu les pires violences de leur démocratie. Il sera hanté jusqu’à sa mort par les souvenirs douloureux causés par son comportement dubitatif. Avec le retrait de Macky Sall et l’empêchement de Ousmane Sonko, qui réellement pourra tenir et mettre en œuvre le programme du célèbre opposant ? Comme il y a encore du temps, les jours à venir pourront édifier l’opinion nationale et internationale sur ce sujet. Comme le dit une sagesse africaine : « Une montagne n’est jamais visible derrière une autre », de nouveaux concurrents descendront dans l’arène soit pour défendre les acquis de Macky Sall, soit pour faire triompher les idéaux de Ousmane Sonko.
On condamne beaucoup le problème de troisième mandats dans les pays africains, ce qui est vrai ce n’est qu’un problème de personne, la gestion et la gouvernance sont les facteurs déterminants qui décrédibilisent les présidents en fonction. La démocratie est bien une bonne chose mais, le hic est de vouloir l’appliquer dans les conditions du monde occidental différent des réalités africaines. Et d’ailleurs les soubresauts qu’enregistrent aujourd’hui les démocraties occidentales prouvent à suffisance son déclin. On doit adapter les principes et la loi démocratique aux réalités socioculturelles et historiques de nos pays. Mais en faisant le mouton de Panurge, les pays africains seront toujours confrontés à d’énormes difficultés d’incompatibilité.
Quelles que soient les raisons avouées ou inavouées, on félicitera le Président Macky Sall pour son sens de responsabilité et son amour de la paix pour son pays. Avec le changement intervenu dans le monde géopolitique, l’ordre mondial ancien ne tient plus à rien, c’est le nouvel ordre mondial qui prévaut désormais. Il faut s’attendre à de nombreux bouleversements sociopolitiques à travers le monde dont le plus illustratif est le sentiment anti-français qui se développe favorablement en Afrique.
Par Famany Condé
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