Le mot d’ordre de grève lancé par l’intersyndicale de l’éducation a été largement suivi sur toute l’étendue du territoire national. Unanimement les enseignants ont adhéré à la grève à cause de leur déception vis-à-vis de la nouvelle grille salariale. Contrairement à ce qui leur avait été annoncé par le secrétaire général de la CNTG par rapport à cette grille, les fonctionnaires ont trouvé tout le contraire. L’effet d’annonce d’une amélioration du salaire a provoqué une incidence négative sur la vie des fonctionnaires. Tous les prix ont augmenté sur le marché, même les loyers ont connu une hausse cependant, cette nouvelle grille annoncée avec pompe n’aura été que chimérique.
Ce qui a fâché les enseignants c’est d’abord :
-L’insuffisance d’information autour de cette nouvelle grille car, ni le ministre de la fonction publique, ni les agents de ce département, aucun n’a pu expliquer clairement l’incidence de celle-ci sur le traitement salarial des travailleurs de la fonction publique. La compartimentation en douze grades a été acceptée mais, la transposition de l’ancienne grille sur la nouvelle a provoqué des grincements de dents. Le déplafonnement consécutif à l’application de la nouvelle grille devait en principe mettre chacun dans le grade de l’ancienne grille. Tel n’a pas été le cas, non seulement il y a eu déplafonnement mais en plus rétrogradation, c’est-ce que les enseignants ont jugé inacceptable.
-Le secrétaire général de la CNTG a déclaré que les fonctionnaires guinéens auront à se frotter les mains avec l’application de cette nouvelle grille mais, tel n’a pas été le cas.
Donc ce sont là les raisons fondamentales qui ont motivé les enseignants à aller en grève. Pour leur grand nombre ils ont eu le sentiment d’avoir été floué par le gouvernement. La grande insuffisance de nos autorités est le manque de communication or, cela facilite la désinformation et l’intox. Il faut largement informé sur ce que le gouvernement a accepté par rapport aux points de revendication du syndicat. Chacun roule avec ses intentions, des esprits mal intentionnés peuvent œuvrer dans le sens d’une récupération de ce mouvement de grève. Ils veulent à tout prix que la situation dégénère ce qui n’est pas de nature à faciliter les choses.
La revendication syndicale ou la grève est un droit constitutionnel reconnu mais la voix de la raison doit primer sur celle de la passion. Si sur les neuf points contenus dans le mémorandum, cinq sont satisfaits, le bon sens commande de considérer ces avancées significatives. Après tout ce ne sont que nos enfants, nos frères et nos petits fils qui sont à l’école. Il est normal de réclamer un droit, une réparation mais rejeter toute entente signifierait autre chose. En l’état actuel des choses, avec la crise qui sévit partout dans le monde, la raison doit pouvoir guider nos actions. Ces enfants qui sont aujourd’hui à la maison ont besoin de notre compréhension pour assurer leur devenir.
Ce n’est que dans la paix et la quiétude que le pays pourra avancer. Il faut aussi reconnaitre les immenses efforts consentis par le Pr. Alpha CONDE depuis son arrivée au pouvoir surtout dans le domaine du salaire. On ne peut pas tout gagner en un seul jour, l’amélioration salariale est un processus de longue haleine et non une course de vitesse. Le fonctionnaire guinéen est venu de loin surtout l’enseignant qui a, au fil des années bénéficié d’avantages considérables liés à sa corporation.
Ne soyons pas étrangers à la situation économique du pays, chacun de nous doit reconnaitre l’engagement du gouvernement à assurer le bien-être pour notre peuple. Nous avons toujours donné l’exemple aux autres pays et le bon exemple alors, évitons la passion en acceptant ce que le gouvernement est à mesure de nous donner. Pensons mieux à l’avenir de nos enfants et à celui du pays car, il est à nous tous. Notre désir le plus ardent aujourd’hui est de faire de ce pays une lumière dans la sous-région voire dans le continent. Ne nous laissons jamais attendrir par la sirène de ceux qui souhaitent le chaos.
Ce n’est que dans la paix et l’entente que le pays pourra se développer donc, priorisons la raison pour barrer la route à notre passion.
F. Condé, notre correspondant basé à Kindia
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