C’est dans un conseil de ministres que le chef de l’Etat a dit ne pas être satisfait du fonctionnement du gouvernement. Il a instruit en conséquence le premier ministre Dr. Bernard Gomou de procéder à une évaluation de mi-parcours pour faire l’état des lieux. Cet exercice qui n’est pas une première en Guinée attise déjà la curiosité des populations qui veulent connaitre réellement la capacité administrative de cette équipe gouvernementale. Cette évaluation permettra très certainement de mettre en exergue, les insuffisances et faiblesses des départements dans la mise en œuvre de leurs lettres de mission.
C’est une occasion qui permet de mettre au grand jour le fonctionnement de nos départements sur le plan administratif et social. Depuis l’avènement du CNRD, c’est la deuxième évaluation voulue et décidée par le chef de la junte. On se rappelle que la première fois des indiscrétions ont fait cas de nombreux ministres qui étaient en dessous de la moyenne, la radicalisation de ces derniers a créé une fissure dans l’équipe gouvernementale, les conséquences de ce clanisme sont connues de tous.
Tous comme les examens nationaux, les résultats de cette présente évaluation doivent faire l’objet de publication pour permettre au peuple de voir et comprendre la gestion de ceux qui sont dans les départements ministériels. La force du ministre réside dans sa capacité managériale à fédérer toutes les compétences des cadres de son ministère. Or on constate en maints départements le manque de cohésion entre le ministre et certains de ses cadres. Cette mésentente impacte négativement sur le fonctionnement administratif des services.
Heureusement l’angoisse de cette évaluation a poussé certains à revoir leur comportement vis à vis de leurs cadres pour les éviter un mauvais résultat. Une lettre de mission est un ensemble d’objectifs fixé au département dans une périodicité bien définie. Cette évaluation consistera à faire la part des choses en déterminant ce qui a été fait et ce qui n’a pas été fait dans les normes et dans le temps. Puisque la première évaluation n’a pas eu d’effet escompté, de nombreux guinéens pensent qu’il en sera de même pour la présente en cours.
Ce qu’il faut craindre c’est l’incompétence des évaluateurs face à des ministres habiles à donner des couches de vernis à leur département. Ils doivent être à mesure d’aller dans les tréfonds des programmes pour déceler la moindre manipulation. Ainsi ceux qui seront jugés incapables de continuer avec leur département, qu’ils soient purement et simplement remplacés par d’autres plus compétents. Le pays veut avancer, pour cela il faut des hommes intègres et non des bavards qui se retranchent derrière leur position pour cacher leurs insuffisances et incompétence.
Si les résultats de cette évaluation permettront au colonel Mamadi Doumbouya de procéder à un remaniement ministériel que souhaite aujourd’hui la grande majorité des guinéens, il faut qu’elle se passe dans les règles de l’art. qu’il n y’est pas de favoritisme, de préférence à cause des considérations d’amitié ou d’influence quelconque. Il a nommé sans hésiter, qu’il démette également sans ciller les yeux, car ce n’est pas seulement le gouvernement qui est évalué, mais aussi la transition et en premier lieu son chef.
Colonel Mamadi Doumbouya est seul comptable devant l’histoire de la réussite ou de l’échec de cette transition, en conséquence pour en sortir grandi et avec la tête haute, qu’il n’accepte de composer qu’avec les hommes qui partagent sa vision et son patriotisme. Il n’y a pas de super ministre ni de ministre intouchable, ce que cherche le peuple de Guinée, ce sont des hommes intègres soucieux du devenir de la nation et non de leur propre devenir.
Il faut servir son peuple et non se servir du peuple !
Par Famany Condé
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