Ces dernières semaines, plusieurs installations de la Guinéenne d’électricité (EDG) ont enregistré des incendies. Au point qu’avec la récurrence particulière avec laquelle ces sinistres sont intervenus, certains ont commencé à évoquer la piste du sabotage. Mais selon le ministre en charge de l’Energie, de l’Hydraulique et des Hydrocarbures, il n’en serait rien. Aboubacar Camara identifié plutôt trois autres facteurs. Mais le président du CNT a fait savoir qu’il n’est pas d’accord avec le diagnostic du ministre. Dansa Kourouma, lui, se prononçant plus globalement sur la crise énergétique a rétorqué que l’unique cause se rapporte à la gouvernance du secteur.
Le premier de ces facteurs que le ministre met en exergue, c’est la qualité du matériel électrique proposé sur le marché guinéen. « Il y a un problème sur l’importation de tous les produits (…) Ça veut dire que l’Office national de contrôle qualité que nous avons dans notre pays est censé avoir des normes sur l’importation des fils électriques. Mais si tout le monde apporte des fils sans se soumettre à nos normes et standards internes, cela fait que quand vous avez votre bâtiment, vous appelez un électricien il fait son installation qui cause finalement des problèmes. Et si les fils ne sont pas dans les normes, à la moindre erreur, il peut y avoir des incendies », dit le ministre.
L’autre facteur se rapporte aux ressources humaines. Facteur qui fait que les populations ont tendance à recourir à des électriciens de fortune et même à des bénévoles pour leur faire des branchements quelquefois clandestins. « Beaucoup de bénévoles installent de manière catastrophique le courant dans les ménages, il n’y a pas un contrôle là-dessus. Ça dépend du travail de fond à EDG. Il faut un travail de fond des ressources humaines », recommande Aboubacar Camara
Mais ces arguments, Dansa Kourouma, président du CNT se refuse à les accepter. Pour lui, le seul problème qui affecte le secteur énergétique se rapporte à la gouvernance. « La mauvaise gestion d’EDG c’est le nœud de la chose. C’est un problème de gestion et non un problème de capacité énergétique. Ce n’est pas un problème d’insuffisance de ressources, mais plutôt c’est un problème de gestion de la ressource. Si c’est une entreprise, elle doit être gérée conformément aux standards les plus élevés, elle doit être redevable, elle doit être auditée chaque année avant de mettre d’autres ressources. Mais on ne peut pas prendre les ressources de l’Etat, les affecter à EDG et que la population ne soit pas satisfaite, ce n’est pas possible », martèle-t-il.
Le président du CNT n’est pas non plus convaincu que par l’argument basé sur la mauvaise qualité des fils et du matériel électrique. Ultimement, là aussi, il est question de gouvernance. Vu que, rappelle-t-il, les fils et le matériel électrique dans leur ensemble, « ne sont pas des produits alimentaires ou pharmaceutiques, EDG doit certifier les vendeurs et mettre des étiquettes sur les fils électriques et autres. C’est-à-dire si vous ne voyez pas cette étiquette sur un fil électrique, il ne doit pas être utilisé (…) EDG a le devoir de recommander des fils électriques à tous les usagers. Monsieur le Ministre je voudrais que vous prenez la mesure réelle de votre mission. Vous devez être intransigeant sur les principes et sur les règles », indique Dansa Kourouma en direction du ministre Aboubacar Camara.
Profitant de l’occasion, le ministre a indiqué qu’au sujet de la stabilité du courant dans les ménages, le gouvernement fera une communication en fin de semaine.
Avec ledjely.com
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