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Tribune : Pourtant, il vit dans le pays de ceux qui mangent l’Afrique!

le masque de Monenembo est tombé ! Le temps a raison de tout dans ce monde ici-bas, comme il fallait s’y attendre le vrai visage de Tierno Monenembo est apparu au grand jour. En refusant l’honneur qui lui a été fait par le Président François Hollande, l’écrivain guinéen a prouvé à la face du monde ce qu’il incarne, ce qu’il représente réellement. Des événements historiques pour un moment historique méritent d’être vécus mais, refuser une telle aubaine à cause d’une haine viscérale, dénote à suffisance l’attitude partisane, on dira même ethnique de cet homme qu’on croyait neutre. « je ne mange pas à la même table avec ceux qui mangent l’Afrique » mais à l’opposé il préfère manger à la même table que ceux qui brouillent son pays.

L’histoire est têtue dit-on souvent. A la suite de la disparition du timonier de la révolution, les nouveaux dirigeants du pays ont remis en cause tous les acquis de la première république. C’est justement dans cette perspective que l’on procédera à la révision des programmes d’étude au secondaire et à l’élémentaire. Des œuvres seront mis au programme. En réalité, des œuvres qui faisaient la satire des indépendances africaines surtout, le cas guinéen. Donc le mépris des nouvelles autorités pour le régime défunt exacerbait leur désir de voir en mal tout ce qui a été fait auparavant. Il fallait stigmatiser le régime révolutionnaire pour éteindre à jamais l’héritage de cette période.

L’auteur qui excellait dans sa critique contre le régime révolutionnaire a été sans nul doute Monenembo. A travers « les crapauds brousse » et « les écailles du ciel », l’école guinéenne découvrira cet homme dans ses envolées narratives très acerbes. C’est ainsi qu’il devint célèbre, la haine qui l’habitait était perceptible dans ses écrits. Les professeurs mieux avertis ne mirent pas assez de temps pour comprendre cet homme qui avait du mal à se camoufler derrière sa catégorie sociale. Quand on lit cet écrivain, on sent qu’il éprouve un ressentiment contre tous les régimes qui se sont succédé en Guinée. Contrairement aux autres auteurs africains qui ont aussi fait la satire des indépendances, Thierno a une certaine violence verbale qui lui permet de stigmatiser ses personnages. Soit il les présente en victimes éternels assimilés à une ethnie, soit il donne une caricature rocambolesque des autres qui sont des méchants, des dictateurs etc.

Ahmadou Kourouma, Mongo Béti, Emmanuel Boundjéki Dongala et tant d’autres ont fait la peinture de la société post coloniale sans pour autant insérer une note ethnique, tribale ou partisane. Les soleils des indépendances, l’épouse prostituée, jazz et vin de palme sont des œuvres qui peignent les réalités du néo colonialisme en Afrique. Mais leur impartialité force l’admiration de tous car ce qu’ils décrivent est une objectivité dénudée de toute subjectivité.

Hollande a voulu grandir Monenembo mais ce dernier, par sa réaction, il a prouvé à tous qu’il n’est pas digne d’un tel milieu. Un écrivain est avant tout un intellectuel qui doit pouvoir se mettre au-dessus de la mêlée. Il analyse, oriente et propose des solutions aux problèmes détectés. Il ne doit jamais faire acte de préférence ou se ranger dans une quelconque catégorie tribale.

Ce qui s’est passé en France lors de cette visite historique ne peut déplaire qu’aux apatrides. Tous les africains ont admiré et salué le retour triomphal de la Guinée sur le plan international, surtout après cet éclipse politique et cette terrible épidémie de la fièvre à virus Ebola. Ils sont rares les pays dont les drapeaux ont flotté sur la plus grande avenue du monde : les champs Elysées. Ce n’est pas à Hollande qu’il a refusé mais à la nation française car un Président est l’émanation d’une volonté populaire. C’est surtout son mépris et cette haine viscérale contre le régime en place le ronge intérieurement, qu’il a décliné l’invitation. Il a honte de se retrouver en face de cet homme dont la réputation dépasse les frontières de la Guinée. Pourtant il vit en France, le pays de ceux qui mangent l’Afrique. Il aurait simplement dit qu’il a honte de se retrouver à la même table que l’homme qu’il craint le plus au monde, au lieu de cette excuse qui a mis aujourd’hui en exergue sa véritable identité.

Celui qui s’élève contre la volonté de Dieu affiche certainement son étroitesse d’esprit.

ScoopGuinée

 

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