2 octobre 58, 2 octobre 2017 il y a déjà 59 ans que le glorieux peuple de Guinée a décidé de prendre en main sa souveraineté face à un colonisateur abasourdi, par la détermination des filles et fils du pays. Août, septembre et octobre sont des mois qui se suivent et pleins d’événements historiques qui ont balisé la marche victorieuse de la Guinée.
La défaite de l’Allemagne nazi en 1945 qui symbolise la fin de la seconde guerre mondiale, a insufflé un idéal nouveau sur les peuples opprimés du monde. Cette nouvelle configuration politique du monde va sonner le glas des empires coloniaux à travers les continents. C’est justement en prélude de la désintégration de l’empire colonial français que le Général De Gaule entreprendra une tournée forcenée en Afrique. C’est le 25 août 58 qu’il sera l’hôte de la Guinée, il est venu proposer au pays d’adhérer à une prétendue communauté franco-africaine. Cette communauté devait accorder certaines considérations aux peuples africains, qui deviendraient des citoyens français et non des sujets français.
Or, quand la France a été envahie par les allemands, elle a demandé aux peuples africains de l’aider à recouvrer sa liberté. Des hommes ont été de force enrôlés dans l’armée pour aller combattre aux côtés des français, l’Afrique a été spoliée par ce qu’on est convenu d’appeler efforts de guerre. Cette sollicitude faite par la France a prouvé aux africains la valeur de la liberté et le prix qu’il faut l’accorder. C’est dans cette optique que le 28 septembre 58 le peuple de Guinée rejettera cette communauté franco-africaine en votant massivement pour le NON. Et le Président Ahmed Sékou Touré affirmera haut et fort : « Nous préférons la liberté dans la pauvreté à l’opulence dans l’esclavage ». Cette phrase désormais historique a marqué le destin de la Guinée dans le chemin que l’on connait. Le choc entre ces deux hommes politiques a influencé négativement les rapports entre les peuples français et guinéen. De Gaule s’est senti blessé dans son orgueil et, Sékou Touré plus que jamais était déterminé à mettre fin aux humiliations, aux brimades, à la spoliation et à l’exploitation de son peuple.
Le 2 octobre 58, l’indépendance guinéenne sera proclamée.Le seul pays de l’empire colonial français à avoir choisi le chemin de la liberté a été la Guinée. Ce qui n’est pas demeuré sans conséquences pour le pays car, les souffrances qu’il va rencontrer étaient préméditées par le gouvernement français. Mais le peuple tiendra bon et il va déjouer tous les complots fomentés contre sa souveraineté. La Guinée créera son hymne national, sa devise, son armée, sa monnaie et ses institutions républicaines. C’est dans le feu que l’indépendance guinéenne se consolidera avec le soutien des Etats progressistes du monde. Avec détermination et abnégation, le peuple de Guinée servira de fer de lance pour l’indépendance des autres Etats africains. Il se fera connaitre sur le plan mondial dans tous les domaines culturel, économique et sportif.
Cet anniversaire doit être pour les guinéens une commémoration, une occasion où le peuple doit se pencher sur l’essentiel de ce qui nous unit, la nation. C’est aussi le jour où un hommage doit être rendu aux pionniers de l’indépendance, aux braves militants et citoyens qui ont écrit avec leur sang les débuts difficiles de notre souveraineté. Les guinéens doivent se souvenir de l’unité d’action, de la solidarité et de la fraternité caractéristiques des hommes face au colon blanc. C’est honteux de voir aujourd’hui cette cacophonie entretenue par certains égoïstes qui ne rêvent qu’à semer la désolation dans le pays. Le peuple de Guinée est une référence pour beaucoup de pays africains, il donne à chaque moment des leçons de conduite et surmonte toujours les écueils qui se posent sur son chemin.
C’est aussi l’occasion d’informer la jeune génération pour qu’elle prenne conscience des énormes sacrifices consentis par les devanciers. Cette jeune génération doit absolument lire dans l’histoire de son pays pour y puiser des valeurs et des modèles de conduite. Le 2 octobre est un anniversaire qui est plein de sens et de souvenirs qui méritent d’être portés à la connaissance des tous jeunes. 59 ans ce n’est pas 59 jours. Il est temps pour que les guinéens taisent leurs différends politiques absurdes. Ils sont condamnés à vivre ensemble, ils constituent la même nation une et indivisible. Joyeux anniversaire au peuple de Guinée, que ce 59ème anniversaire apporte la paix et la sagesse à tous les guinéens.
Les criquets condamnés à être grillés dans une même poêle, n’ont pas intérêt à se donner des coups de pattes.
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