« Kaléta n’est pas calé, mais il fonctionne au fil de l’eau », dit-il.
La capitale Conakry et ses villes environnantes sont depuis le début du mois dernier, replongée dans l’obscurité et cela, quelques mois après le démarrage du barrage hydroélectrique de Kaléta, sur lequel reposait l’espoir des populations.
Face à cette situation, le ministre de l’Energie et de l’Hydraulique, Cheick Taliby Sylla était devant la presse nationale et étrangère le lundi 08 janvier dernier au siège de son département. Objectif: apporter plus de précisions sur les raisons du délestage lié en grande partie au barrage de Kaléta ayant une capacité totale de 240 Mégawatts.
»Kaléta n’est pas calé comme disent certains, mais qu’il fonctionne au fil au de l’eau… » dira le ministre à l’entame de ses explications après avoir fait la genèse des différents barrages hydrauliques électriques construits en Guinée du premier régime jusqu’à nos jours.
Selon le ministre Taliby, « le niveau d’eau à Kaléta c’est 110 mètres. Nous avons créé nous-mêmes un système métrique pour mieux mesurer et on l’a appelé le SMK (Système Métrique de Konkouré), c’est notre création. Et on a fait des mesures on a calé GARAFIRI à 350. Kaléta est à 110 m de la côte, vous descendez à 108 vous créer ce qu’on appelle la cavitation… dés que la cavitation est créée c’est le moteur qui s’arrête, c’est foutu. Donc, on ne peut pas turbiner plus qu’il n’en faut, à la côte on peut descendre jusqu’à 109,80… ».
Comment tourne le barrage de Kaléta en cette période d’étiage?
le ministre Taliby explique: « Connaissant que pendant l’étiage, c’est-à-dire, la saison sèche, kaléta ne peut donner que 33 mégawatts.. .. On a fait un calcul, comment faire, une simulation faite. Garafiri a une retenue d’eau mais kaléta n’en a pas. ça fait combien de kilomètres. Les lâchées d’eau à partir de Garafiri prennent combien de temps pour arriver à kaléta ; on a fait des calculs. Nous avons trouvé que Garafiri peut alimenter kaléta. Il y a deux affluents importants que nous avons visités et on a fait des mesures ensemble avec la direction nationale de l’hydraulique pour se rendre compte de la réalité afin de mesurer kaléta. C’est le kakirima et le kokoulo.
Pour plus de précisions, le ministre Taliby ajoute qu’ « Aujourd’hui, la journée kaléta ne fonctionne pas parce que en ce moment Garafiri fonctionne, il envoie de l’eau et cette eau là est accumulée jusqu’à ce que l’eau arrive à la côte 110 pour ne pas provoquer la cavitation dont je vous parle. Alors dés que ça atteint la côte 110, EDG appelle kaléta d’envoyer le courant à partir de 18h… « .
Rappelons que le premier groupe de Kaléta lancé le 28 mai 2015 produisait 80 mégawatts qui ont suffit pour alimenter toute la ligne interconnectée. Aujourd’hui, à partir de 18h Kaléta donne 110 mégas watts suite aux calculs, aux simulations qu’EDG avait faites pour une capacité installée de 240 mégas watts.
Ces 110 mégawatts tiennent jusqu’à 00h, à partir de 00h pour accumuler encore de l’eau on arrête, on diminue jusqu’ 6h, 7h voir 8h du matin. C’est pour permettre au barrage de kaléta d’accumuler jusqu’à la côte 110 où on reprend encore.
Donc, Garafiri 40 mégas watts sur 75 mégas watts installées c’est 40 mégas watts. Kaléta sur 240 mégas watts installés c’est 110 mégas watts. En tout cas, selon le ministre.
Des solutions
Pour mettre fin aux délestages récurrents dans la capitale, le ministre propose : « si les groupes ont suffisamment de carburant, si tout le monde contribue aux efforts pour qu’EDG puisse avoir la trésorerie qu’il faut, il n’aurait pas cette perturbation que nous connaissons actuellement. Ils vont pouvoir fournir l’énergie presque 20h par jour. Alors je pense que l’EDG a pris toutes les dispositions qu’il faut pour pouvoir mettre le carburant dans ces groupes afin de pouvoir fournir de l’électricité comme ça se doit », a t-il expliqué.
Egalement présent à la conférence, l’Administrateur Général d’EDG, Attou Abdenbi, malgré les insuffisances constatées, est largement revenu sur les performances de sa société ainsi que les perspectives afin de répondre aux attentes des clients.
ScoopGuinée
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