Les autorités congolaises et la Mission des Nations unies en RDC (Monusco) accusent les rebelles ADF d’avoir tué plus de 700 civils depuis octobre 2014 dans la région de Beni. Samedi, l’armée congolaise a lancé une offensive contre le groupe ougandais, permettant de les déloger de deux positions.
Il aura fallu plus de deux heures de violents combats, selon une source militaire, pour repousser une attaque des rebelles ougandais musulmans des Forces démocratiques alliées (ADF), ce lundi 15 janvier à Beni, dans l’Est de la République démocratique du Congo.
Aucun bilan
« Les ADF ont attaqué tôt ce matin vers 4 h 00 (2 h 00 GMT) notre position de Muzambay », raconte le capitaine Mak Hazukay, un des porte-parole de l’armée dans le Nord-Kivu. « Des tirs ont commencé tôt le matin alors qu’on dormait encore et se sont arrêtés vers 6 h 30 (04 h 30 GMT) », a estimé Aimé Makinda, épouse d’un militaire dont la maison est située près du lieu des affrontements. Aucun bilan n’a été apporté par l’armée congolaise.
Ces rebelles sont accusés d’avoir tué 14 Casques bleus tanzaniens début décembre, lors d’un raid contre leur base de Semuliki, dans la province du Nord-Kivu. Les Forces armées de la RDC (FARDC) ont lancé depuis samedi 13 janvier une « offensive générale et généralisée contre les ADF », qui aurait permis de les déloger de deux positions qu’ils occupaient dans la région de Beni, selon l’armée.
Offensive de l’armée ougandaise
Quinze jours après la mort des Casques bleus, l’armée ougandaise (UPDF) avait annoncé avoir lancé des attaques contre des camps du groupe rebelle. Fin décembre, l’UPDF avait affirmé avoir tué une centaine de rebelles ADF dans des attaques aériennes dans l’Est de la RDC.
Présents en RDC depuis 1995, les ADF sont opposés au régime du président ougandais Yoweri Museveni. Créées pour défendre les droits de musulmans s’estimant bafoués par l’homme fort de Kampala, les ADF avaient été progressivement repoussées vers l’Ouest par l’armée ougandaise, jusqu’à s’installer en RDC.
Les autorités ougandaises, puis de RDC, ont tenté de lier les ADF – coutumières d’une violence aveugle – à l’internationale jihadiste, mais aucun expert travaillant sur la RDC n’a réussi à établir un tel lien.
Les ADF sont l’un des nombreux groupes armés actifs dans le Nord-Kivu et le Sud-Kivu, les deux provinces orientales de la RDC, frontalières de quatre pays (Ouganda, Rwanda, Burundi, Tanzanie) et de trois grands lacs (Édouard, Kivu et Tanganyika).
JeuneAfrique
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