Comme le dit François Bernard Huygue, la société civile est « dans l’air du temps ». Le politologue la qualifie d’entité où s’exprime « toute la vitalité de la vie sociale, basée sur la libre volonté des tous hors de tout rapport d’autorité ou d’intérêt privé ». Mais retenons surtout que cette société civile « concrétise une forme d’action pragmatique, efficace, (…) plus représentative des intérêts et idéaux des gouvernants ». L’actualité de notre pays confirme cette vision de l’action de la société civile.
Dans un contexte où tout est politique et tout est clivant, à l’image des affiliations partisanes des uns et des autres, il faut reconnaître que deux interventions de la société civile guinéenne viennent changer la donne.
La première, fait du bruit. C’est l’initiative du Balai Citoyen de poursuivre systématiquement tous ceux qui utilisent les réseaux sociaux en particulier et Internet en général pour propager des messages de haines et des appels à la violence. Cette campagne judiciaire est diversement appréciée. Certains la saluent pendant que d’autres la trouve opportuniste. Peu importe. On peut déjà parier que certaines opinions ne s’afficheront plus jamais de la même manière sur la toile.
La seconde action a été plus discrète mais non moins importante. Il s’agit de la journée mondiale des consommateurs organisée le 28 mars par l’Union des Consommateurs Guinéens (UCG). Cette ONG, qui depuis quelques mois rend la vie difficile aux entreprises indélicates, apporte une contribution fondamentale à la démarche qualité voulue et initiée par les ministères en charge de l’Industrie et du Commerce. Plus que les lois et règlements, plus que les amendes et les sanctions, la satisfaction du Client et les droits qui s’y attachent restent la principale préoccupation des fournisseurs de biens et services. La puissance de la sanction de l’opinion sur l’image commerciale est la plus dissuasive. L’UCG a proposé aux participants à cette journée de débattre des thèmes liés à la téléphonie, à l’énergie, aux médicaments de rue et à l’insécurité alimentaire. Vivement les recommandations.
De manière indirecte certes mais d’un point de vue strictement objectif, le Gouvernement est également bénéficiaire de ces deux événements. Ceux qui menacent la paix sociale derrière l’anonymat de leur clavier et ceux qui trichent avec les droits des consommateurs savent désormais que l’Etat ne sera pas seul à les surveiller ; d’autant plus qu’il est lui-même passible du courroux de cette société civile.
La Cellule de Communication du Gouvernement
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