Le procès de la « donneuse de grossesses » N’ Na Fanta Camara et ses complices s’est ouvert hier jeudi 5 avril 2018 au tribunal de première instance de Mafanco. Les présumés Na Fanta Camara, M’Mah Soumah et Etienne Balamou sont poursuivis pour escroquerie, administration de substances nuisibles, mise en danger de la vie d’autrui, exercice illégale de la médecine et usurpation de titre.
Après les débats qui ont duré quelques heures, le procureur a requis des peines de 5 ans de prison ferme pour Na Fanta Camara, M’Mah Soumah et Etienne Balamou chacun, 6 ans de prison ferme et une amende de 200 milliards de francs guinéens pour l’ensemble des prévenus. Le procès est renvoyé à lundi 9 avril.
Me Seny Kamano avocat de la partie civile « Je suis satisfait du déroulement des débats, mais en plus des peines de 5 ans et 6 ans requis par le procureur nous souhaitons également que le tribunal prenne en compte nos demandes de réparation par rapport aux préjudices que nous avons subi. Parce que vous-même vous avez constaté il y a des femmes qui sont là et qui ont des ventres ballonnés depuis 2 ans 3 mois ».
L’avocat de la défense Me Kerfala Soumah a plaidé coupable des faits qui sont reprochés à ses clients « Mes clients cherchaient seulement à aider ses femmes à avoir des enfants et comme ce sont des gens qui ont des casiers judiciaires vierges donc ils doivent bénéficier de certaines avantages par rapport à la décision. Mais quand le procureur est allé jusqu’à la peine maximale franchement je suis sidéré ».
A la fin des plaidoiries les victimes estiment que les peines requis par le ministère public sont trop faibles. Elles souhaitent des sanctions plus lourdes et la réparation dans leur droit.
Très remonté en grossesse de plusieurs moi cette dame qui a gardé l’anonymat est l’une des victimes des produits de la ‘’ donneuse de grossesse’’. Elle veut que N’Na Fanta et ses complices terminent le reste de leur vie en prison: « 5 ans de prison fermes c’est trop petit, personnellement je souhaite qu’on condamne Na Fanta et ses complices jusqu’à leur mort. Moi c’est une de mes copines qui m’a parlé de cette dame, et elle est décédée il y a quelques temps après avoir pris les médicaments qu’elle lui a donnés sous prétexte qu’elle va avoir un enfant ».
Ensuite, comme toutes les autres femmes victimes de N’ na Fanta, elles demandent l’aide de l’Etat « Actuellement je n’ose même pas demander à mon mari de l’argent pour mes soins et je souffre et plusieurs autres femmes sont dans cette situation. Certaines sont même renvoyées de leurs foyers. Donc je souhaiterai que l’Etat nous prenne en charge avant tout ».
Mohamed Y pour ScoopGuinée
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