L’accord politique qui a été signé a soulevé des problèmes dans les localités concernées. Et les populations n’ont pas tardé à le faire savoir à travers des manifestations de contestations et de protestation. La gestion des dernières élections a mis en exergue les errements de la gouvernance Alpha Condé. Il est incompréhensible de voir l’incapacité de l’Etat de légitimer les résultats issus des urnes. Surtout quand ces résultats ont été validés par l’instance en charge des élections, la CENI et les tribunaux. Mais quand quelques individus assoiffés de pouvoir arrivent à modifier la loi en leur faveur, on se demande alors où est l’Etat.
Depuis l’annonce de cet accord politique qui donne la commune urbaine de Kindia à l’UFDG, une crise pas des moindres est née dans la capitale des agrumes. Nombreux s’attendaient à l’installation de leur nouveau maire. Mais à leur grande surprise, on désigne le tonitruant de l’UFDG, Abdoulaye Bah, vu par d’autres comme étant le vaincu lors du dernier scrutin communal à Kindia.
Pour certains, c’est leur victoire qui est ainsi hypothéquée. Elles disent ne jamais accepter cela. Mais puisque les lois sont faites par les hommes et pour les hommes, il y a de quoi appliquer ces lois. Ce n’est pas aux pauvres citoyens de subir les faiblesses de l’Etat ! Pour beaucoup, cet accord ressemble à une espèce de conférence de Berlin, le partage du gâteau. La loi dans toute sa rigueur devait être appliquée, on ne peut pas diriger un pays par des consensus car, comme le disent les agriculteurs : qui chaule sans fumer se ruine sans y penser.
Jamais les résultats d’une élection n’ont fait l’unanimité dans aucun pays au monde. Même dans les démocraties les plus avancées. Pour cela, on se souviendra du recomptage des bulletins aux USA, là-bas, la loi a été appliquée car, les résultats publiés ont été maintenus. Donc pour beaucoup, cet accord politique décrédibilise la CENI et même la justice du pays. Dans aucun pays du monde et dans aucun livre d’histoire on ne verra pareille manœuvre. Le cas de Kindia est particulier, certains citoyens déraisonnent et c’est le désordre.
Dans pareil cas, doit-on tenir compte de l’aspect sociologique ?
Le Premier Imam de Kindia, El hadj Mamoudou dans une de ses prêches, a tenté de relater les aspects historiques et sociologiques de sa ville. Un fait qui a suscité des polémiques et laissé entrevoir des commentaires néfastes à l’endroit de l’Imam.
Kindia, ville cosmopolite dangereusement affectée par la politique
Les pérégrinations des hommes à travers le temps, ont fait que Kindia devienne une ville cosmopolite à forte densité. Les descendants de Manga Kindy racontent que leur aïeul a trouvé sur les lieux quatre réalités : le mont Gangan, les cours d’eau, la flore propice à la chasse et la faune (avec les cynocéphales). Si on demande aux autres communautés, elles diront que ce sont les autochtones qui leur ont accordé une hospitalité exemplaire.
Malheureusement, pour des fins politiques, des individus vicieux veulent fouler au sol cette paisible cohabitation plus que séculaire. Dans toutes les contrées existent des organisations qui défendent les règles du vivre ensemble. Cela est une réalité en Basse, en Moyenne et Haute Guinée tout comme en Guinée Forestière. Ces principes et règles régissent la vie et ont facilité la cohabitation et les alliances matrimoniales entre les différentes communautés.
Rappelons que sous la première et deuxième République, des fils du Fouta ont assumé des responsabilités politiques à Kindia. Cela s’est passé dans la parfaite harmonie et jamais l’unité et la paix dans la cité n’ont été entamées. Mais si aujourd’hui on y cultive l’esprit d’ethnocentrisme pour trainer dans la boue la parure de la ville de Manga Kindy. C’est le comble du déshonneur !
Les faits historiques et sociologiques sont plus évocateurs que les principes démocratiques. Les sociétés traditionnelles ont élaboré et établi depuis des siècles des principes, des règles, des droits et devoirs indispensables au vivre ensemble. Pourquoi vouloir sacrifier aujourd’hui cette paisible cohabitation pour des fins politiques ?
Quelle solution pour décrisper la situation ?
Le mieux serait de reprendre le vote dans les localités concernées car l’Etat n’est pas à mesure de prendre ses responsabilités. Les autres pays regardent curieusement ce qui se passe en Guinée. L’Etat étant la puissance publique, elle doit entièrement assumer ses responsabilités. Ou l’on se soumet à la loi ; ou on la subit. La dubitation ne doit pas caractériser le fonctionnement de l’Etat car il est souverain.
Le gouvernement a donc intérêt à revoir la situation qui risque fort de mettre en péril la quiétude dans cette cité pourtant hospitalière. Les guinéens qui sont dans les autres pays se soumettent aux lois et aux principes de ces pays. Personne n’est étranger en Guinée. Ce n’est pas dans la violence, par les écarts de langage et des outrages aux instituions que l’on peut construire le pays.
Est-il question de l’application de cet accord qui met Abdoulaye Bah de l’UFDG à la tête de la Mairie de Kindia ? Nombreux jeunes, femmes et les sages de la ville se disent déterminés à assumer leur position quelles que soient les conséquences.
Autres réalités ! Aujourd’hui il faut reconnaître que nombreux sont les hommes déçus par le parti au pouvoir, qui risque de perdre cette préfecture aux prochaines consultations électorales, si rien n’est fait !
La Rédaction
Commentaires récents